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Sans queue ni tête
16 janvier 2015

Ici, ton fils trouve qu'il n'y a pas assez de

Ici, ton fils trouve qu'il n'y a pas assez de villes avec des grands immeubles, il est définitivement attiré par les grandes villes. Il aime l'architecture des zones urbaines. Tu ne peux pas nier qu'en effet, tu ne vis plus du tout en ville. Que tu ne peux plus te promener sur les trottoirs de ton quartier ( à dire vrai, leur saleté ne te manque pas, mais tu es très très en manque de tes virées à pied pour gérer ton quotidien. Tu en as déjà ras le bol de prendre ta bagnole pour TOUT).

 

Ici, ta fille revit. Elle est tombée amoureuse de sa nouvelle maison, de son grand jardin, de sa piscine. Elle passe son temps à essayer d'expliquer à son frère les bienfaits des arbres, des fleurs... ils ne sont pas sur la même longueur d'onde...

 

Ici, quand tu te laisses aller à dire le fond de ta pensée lors d'une conversation du soir avec ton amoureux, il t'avoue que lui aussi rêve de se lover dans une couverture le soir devant la cheminée. Parce qu'après plusieurs semaines, tu en as un peu marre d'avoir tout le temps trop chaud. Tu voudrais respirer de l'air frais naturel, pas celui craché par la clim de ta chambre... alors dès que tu en as l'occasion, tu montes dans les Hauts. Il y fait meilleur. 

 

Ici, tu prends un plaisir fou à te perdre sur les routes qui montent. Il vaut mieux. Tu te perds pratiquement à tous les coups. Tu ne sais jamais si tu es au dessus ou au dessous de cet axe incontournable qui te ramène à ta maison à partir du moment où tu l'as emprunté dans le bon sens. Ce qui n'est pas toujours gagné. Mais te fait bien rigoler! Un peu moins tes mômes quand tu les trimballes une heure!

 

Ici, tu achètes de plus en plus d'épices. Tu te penches sur des recettes locales. Tu vas bientôt préparer ton premier rhum arrangé puis le ranger sur une étagère un peu haute pour lui laisser le temps de se parfumer.

 

Ici, tu nages tous les jours pour la première fois de ta vie. Tu te surprends à espérer que ça aura une légère incidence sur ta silhouette. On peut toujours rêver... du coup, tu te demandes si tu ne vas pas t'offrir un appareil pour écouter de la musique sous l'eau, histoire de prolonger un peu le temps de trempage quotidien.

 

Ici, tu continues à vivre en partie à l'heure de la métropole. Parce que tu penses à ceux qui y sont restés. Parce que tu écoutes ta radio chérie. Parce que tu n'as pas encore envie de t'éloigner de ce plaisir. Parfois tu te demandes si tu ne devrais pas pourtant. Tu as le sentiment que ça te rendrait l'éloignement plus facile.

 

Ici tout le monde commence à se préparer au retour en métropole de l'homme de la maison. Chacun y va de son rêve de steack saignant, de doc martens, de feu de bois, de ceux qu'on aime tout près tout près, autour d'une table... mais il n'y en a qu'un qui va gagner à ce jeu là. Gloups.

 

Ici, on a pris l'habitude de s'arrêter à trois pour un oui ou pour un nom au bord de la route. Juste pour regarder. C'est chouette!

 

Ici, quand tu sors de la corvée supermarché, sur le parking, si tu as pris soin de te garer tout au bord, ton regard plonge dans l'océan direct. Rien ne vient entraver ta vue. C'est vraiment bizarre. Et joli.

 

Ici, à chaque fois que tu pars en vadrouille, tu le vois cet océan. A perte de vue. A droite, à gauche. Tu as conscience que tu es sur un rocher pas si grand que ça. Genre un peu sur un caillou au milieu de nulle part. Heureusement que tu y retrouves ton petit confort, sois honnête. Mais tu ne parviens pas à te défaire de cette sensation d'isolement. Cette masse d'eau qui t'entoure est écrasante. Tu es une fille des montagnes. Alors tu tournes le dos à la plage et tu respires.

 

Ici, il fait si chaud que tu ne t'exposes jamais au soleil. Impossible. Tu as la tête qui tourne, les poumons qui rétrécissent et la peau qui crame! Par contre, ton hamac est ton meilleur ami. Un excellent ami!

 

Aujourd'hui tu as rendez-vous pour déjeuner avec ton mari à son travail... tes deux loulous trépignent... ils veulent voir... visiter... 

 

 

 

 

 

 

 

 

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